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L’ouragan Harvey au Texas était le deuxième plus dévastateur de l’histoire des Etats-Unis © ard

2017, année catastrophe

Michel Bührer /  L’Organisation météorologique mondiale fait le bilan des ouragans de 2017, parmi les plus destructeurs jamais observés.

Le Comité des ouragans de l’Organisation météorologique mondiale (OMM, basée à Genève) s’est réuni en Martinique du 9 au 13 avril pour tirer le bilan des ouragans qui ont dévasté l’Atlantique nord en 2017. Pour la première fois depuis le début des relevés, souligne ce comité, trois ouragans de la catégorie 4 ont atteint les côtes des Etats-Unis et deux autres ont à six reprises touché terre dans le bassin des Caraïbes alors qu’ils étaient encore en catégorie 5. Résultats, des dommages dépassant les 250 milliards de dollars aux Etats-Unis seulement.
La moitié est due à l’ouragan Harvey, qui a touché le Texas durant quatre jours fin août 2017. Cela en fait le deuxième plus dévastateur de l’histoire des Etats-Unis après Katrina (2005). Selon l’OMM, «sur les 17 tempêtes tropicales ayant reçu un nom qui se sont formées en 2017, 10 se sont transformées en ouragans et 6 sont devenues des ouragans majeurs (catégorie 3 ou supérieure sur l’échelle Saffir-Simpson). En comparaison, les moyennes pour la période 1981-2010 sont de 12 tempêtes tropicales, 6 ouragans et 3 ouragans majeurs.»

Le chiffrage des dégâts ne donne qu’une image imparfaite des conséquences à long terme. La ville de New York est toujours en train de réparer les dommages causés à ses infrastructures par l’ouragan Sandy en 2012. En 2017, Irma par exemple a causé la destruction presque totale de l’île de Barbuda dans les Petites Antilles, avant de continuer sa trajectoire en direction des Etats-Unis en affectant gravement une série d’îles, de Saint-Martin aux Bahamas, puis la côte nord de Cuba, pour toucher terre dans le sud de la Floride, provoquant le déplacement de 6 millions de personnes.

Harvey remplacé par Harlold

Chaque bassin cyclonique se voit attribué une liste de noms par ordre alphabétique, (masculins et féminins en alternance) pour désigner chaque tempête. Lorsqu’un évènement est particulièrement meurtrier, le nom est remplacé. Durant sa dernière réunion, le Comité des ouragans de l’OMM a retiré les noms de Harvey, Irma, Maria et Nate pour les remplacer par Harlold, Idalia, Margot et Nigel. Seule l’année 2005 dépasse ce nombre avec 5 remplacements.
L’attribution de noms aux ouragans permet de faciliter leur identification et la communication (au lieu de noms techniques). La liste, à l’origine créée par le Centre national des ouragans (américain) est gérée par l’OMM. Les noms étaient d’abord aléatoires, puis uniquement féminins. Depuis 1979, des prénoms masculins et féminins alternent par ordre alphabétique et la liste est modifiée tous les six ans.

Début et mi-septembre 2017, les ouragans Irma et Maria ont causé des pannes d’électricité majeures à Puerto Rico et dans les Iles Vierges. Le Group Rhodium, institut de recherche et d’analyse basé à New York, vient de publier un rapport signalant qu’il a fallu 6 mois pour que 96% des foyers de Porto Rico soient à nouveau connectés au réseau (entre 100 000 et 200 000 personnes ne le sont toujours pas). Cette panne, la plus sérieuse jamais enregistrée pour les Etats-Unis, pourrait être la deuxième plus grave au niveau mondial en millions d’heures de connection perdues, selon l’étude.

L’OMM estime que la fiabilité des prévisions et la bonne coordination des services de prévention des catastrophes ont évité des dommages plus lourds. Toutefois, les raisons pour lesquelles certaines années sont plus actives que d’autres demeurent en partie inexpliquées. La température de l’eau, la force des courants, le niveau de pollution, jouent notamment un rôle. Une théorie veut que des oscillations de saisons plus ou moins actives alternent tous les dix ans dans l’Atlantique. Certains chercheurs estiment toutefois que la tendance à des saisons actives et la force des ouragans tendent à augmenter en lien avec le réchauffement climatique. Le Centre national des ouragans (des Etats-Unis) estime de son côté que les effets de ce changement ne sont pas encore discernables statistiquement. Par contre, les modèles montrent que le réchauffement dû à l’activité humaine engendrera une augmentation de la force des ouragans vers la fin de ce siècle.

La classification des ouragons

Les ouragans sont classés de 1 à 5 sur l’échelle de Saphir-Simpson selon la force du vent. Le degré 4 correspond à des vents de 209 à 251 km/h, le degré 5 à des vents supérieurs à 252 km/h. L’échelle estime aussi les dommages prévus. Pour le degré 5, il faut s’attendre à ce que les zones atteintes soient inhabitables pour des semaines, voire des mois.


Themenbezogene Interessenbindung der Autorin/des Autors

Aucuns. L'auteur est correspondant au Palais des Nations à Genève

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